Quelque 33 000 démissions chez les soignants britanniques entre juillet et septembre de l’année dernière. Les services de santé publique au Royaume-Uni connaissent une incroyable hémorragie. Près de 7 000 personnes parmi ces démissionnaires affirment clairement chercher un meilleur équilibre de vie.
Ces deux années de pandémie ont fortement miné le moral et la santé des soignants. Au Royaume-Uni, 33 000 d'entre eux ont démissionné entre juillet et septembre 2021. À cause de l'épidémie de Covid-19, les soignants travaillent en flux tendu, non seulement à cause du nombre de patients qui ne cesse d'augmenter, mais aussi du fait qu'une partie du personnel médical est à l'isolement. Certains craquent sous la pression.
Il y a un an, son médecin diagnostique chez Joan un syndrome post-traumatique. Il prend des anti-dépresseurs, a du mal à se concentrer, des trous de mémoire inhabituels. À l’hôpital de Sheffield, cet infirmier a été mobilisé pour aider les malades du Covid. Il décrit un rythme infernal comme il n’en avait jamais connu en 20 ans dans les services de santé anglais. Il a fini par quitter le travail dont il avait pourtant toujours rêvé.
"Il fallait prendre cette décision pour ma santé mentale mais aussi pour ma famille, mes amis, explique-t-il. Alors un jour en pleine réunion, je me suis levé et je suis parti en disant : 'désolé, je ne peux pas continuer'. C’était un choix difficile mais c’était le bon à ce moment-là."
Cet ancien responsable syndical en veut au gouvernement qui ne donne pas suffisamment de moyens aux professionnels de santé. Aujourd’hui, il s’est reconverti et aide les handicapés à s’insérer professionnellement. Mais il ressent un sentiment de culpabilité. Celui d’avoir "quitté un navire en train de couler".