Diomaye et Sonko troquent les emplois contre des balais (Sét-Settal)

03 - Février - 2025

Dans le royaume de la politique spectacle, nos très chers Diomaye et Sonko
viennent d’ajouter une nouvelle scène mémorable : l’annonce grandiloquente
d’une “priorité nationale” pour le nettoyage des rues. Oui, vous avez bien
entendu. Dans un pays où le chômage des jeunes tutoie des sommets
vertigineux, où les diplômés enchaînent les stages sans lendemain, et où
l’économie informelle est devenue la bouée de sauvetage nationale, nos
leaders éclairés ont trouvé la solution miracle : des balais pour tout le monde.
Après tout, pourquoi perdre son temps à réfléchir à des stratégies
économiques, à investir dans des secteurs porteurs ou à encourager
l’entrepreneuriat, quand il est si simple de distribuer des pelles et des sacs-
poubelle ? Imaginez un instant : des milliers de jeunes Sénégalais formant
des brigades d’élite pour traquer le sachet plastique et la canette
abandonnée. C’est un projet ambitieux, peut-être même visionnaire : nettoyer
les rues, tout en balayant sous le tapis les vrais problèmes du pays.
Ce choix prioritaire pose évidemment une question : où sont passées les
grandes promesses de transformation économique, de justice sociale et
d’emploi pour la jeunesse ? Peut-être sont-elles restées coincées dans les
discours enflammés de campagne, ces moments où les leaders
brandissaient le drapeau du changement tout en fustigeant l’incompétence
des autres. Aujourd’hui, on nous sert une soupe bien tiède : les rues seront
propres, même si les assiettes resteront vides.
Le plus ironique dans tout cela, c’est que cette “priorité nationale” semble
avoir été conçue pour briller dans les médias, sans la moindre réflexion sur
ses impacts. Que se passera-t-il une fois les rues nettoyées ? Les jeunes
auront-ils soudainement accès à des emplois décents, à des formations
adaptées ou à des opportunités économiques durables ? Rien n’est moins
sûr. Mais qu’importe, car le gouvernement pourra toujours se féliciter d’avoir
organisé le plus grand balayage de l’histoire du pays.
Et ne parlons pas de l’image de leadership que cela projette. Diomaye et
Sonko, ces champions autoproclamés de la souveraineté nationale, semblent
désormais réduire leur ambition à celle d’un comité de quartier soucieux de
l’esthétique urbaine. Pendant ce temps, des milliers de jeunes diplômés,
artisans et entrepreneurs attendent désespérément des politiques publiques
qui leur permettraient de bâtir un avenir.
Mais soyons justes : peut-être avons-nous mal compris leur stratégie. Peut-
être que, dans leur vision révolutionnaire, nettoyer les rues est un premier
pas vers une révolution économique. Après tout, rien n’empêche un balayeur

de devenir un investisseur, si ce n’est, bien sûr, une absence totale de
politique économique cohérente.
En attendant, la jeunesse sénégalaise reste livrée à elle-même, face à un
chômage structurel, une éducation inadéquate et un système de santé
moribond. Mais au moins, elle pourra marcher sur des trottoirs immaculés,
dans des rues débarrassées des ordures, symbole parfait d’un pays où les
apparences comptent plus que les réalités.
Alors, chers leaders, merci pour les balais, mais les jeunes auraient préféré
des outils pour bâtir leur avenir. Car, à ce rythme, c’est l’espoir même qu’ils
finiront par balayer et ce ne sera pas dans les rues.
Ibrahima Thiam, Président du mouvement Un Autre Avenir #SenegaalkeseIbrahima THIAM - copie.jpg

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle
Autres actualités

33ème édition de la ziarra de Bambilor : Le Khalife prône les qualités et les...

03 Février 2025 0 commentaires
  Le Khalife de Bambilor a, une fois de plus, délivré un message poignant à l'occasion de la ziarra annuelle de Bambilor, ce samedi, invitant ...
Demande de renseignement

Contactez nous au

07 69 67 77 43

ou