Le Chef de l'Etat Bassirou Diomaye Faye, dans son adresse à la nation hier, a acté la dissolution de l’Assemblée nationale et fixé la date des élections législatives anticipées le 17 novembre prochain.
"En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’article 87 de la constitution et après avoir consulté le Conseil constitutionnel sur la bonne date, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale sur l’opportunité, je dissous l’Assemblée nationale. La date des élections législatives est ainsi fixée au dimanche 17 novembre 2024", a déclaré le patron de l’Exécutif qui rappelle que "la majorité parlementaire a décidé de ramer à contre courant de la volonté du peuple sénégalais qui s’est clairement exprimée au soir du 24 mars 2024. D’abord en refusant de tenir le débat d’orientation budgétaire pour simple supposée attaque sur le terrain politique. Cette violation d’une obligation légale prévue par l’article 56 de la loi organique relative aux lois de Finances a terni l’image du Sénégal aux yeux des institutions internationales. Aussi, ils ont rejeté le projet de loi constitutionnel visant à concrétiser la promesse que j’ai faite au peuple de supprimer le Haut conseil des collectivités territoriales et le conseil économique, social et environnemental, alors que la situation des finances publiques impose urgemment de rationaliser les dépenses publiques".
"Je dissous l'Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. Aujourd'hui plus que jamais l'heure est venue d'ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat", a déclaré à la télévision nationale le président élu en mars 2024 avant d'ajouter:
"cette usurpation des prérogatives constitutionnelles du président de la république pour fixer une date pour la déclaration de politique générale, en violation flagrante de l’article 84 de la constitution et de l’article 97 de l’organique portant règlement intérieur de l’Assemblée, sans parler de la menace", a regretté le chef de l’État.
Le président Faye a par ailleurs mis en cause la gestion des finances publiques de son prédécesseur Macky Sall. Citant un audit soumis à la Cour des comptes, il a dénoncé "des dérapages volontairement cachés", "avec une évolution incontrôlée de la masse salariale, de la dette et des intérêts de la dette, une non maîtrise des subventions et un dérapage dans les tirages sur ressources extérieures".
Le Président Faye a aussi promis que le rapport approuvé par la Cour des comptes serait publié.
A. Saleh