L'ancienne garde des Sceaux, Aminata Touré qui a participé à l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République réclame l'abrogation de la loi d'amnistie dont bénéficient l'actuel chef de l’Etat et son premier ministre. Selon elle: "l'ancien président de la République, Macky Sall doit répondre devant la justice si sa responsabilité est engagée dans les événements qui ont conduit à des morts au Sénégal''. Pour la présidente du mouvement Mimi2024, les responsabilités doivent être situées dans cette affaire.
"Je n'ai pas souhaité le vote de cette loi, je pense que justice doit être rendue à tous ces morts, blessés, illégalement emprisonnés. Et on doit situer les responsabilités. Je considère qu'aujourd'hui, il faut la reporter. Moi je pense à la soixantaine de morts qu'il y'a eu, c'est ma position. Tuer parce qu'on manifeste dans un pays qui se réclame démocratique et on fait une loi qui efface, je suis contre et je suis pour que la nouvelle assemblée abroge cette loi et que justice soit rendue", a déclaré sur Rfm, l'ancienne patronne du gouvernement sous Macky Sall qui adhère à la mise en place de cette organisation dénommée Collectif des victimes de Macky Sall. Selon elle, si l'ancien président est responsable, il devra répondre devant la justice.
"Moi je demande à ce que la justice fasse son travail et que l'on sache qui est responsable. S'il est responsable, il devra répondre, c'est aussi simple. C'est comme cela que je le voit. Laissons la justice éclaircir comment ces jeunes là qui ne faisaient que manifester, ont été tués et par qui. Cela est un devoir de vérité. Vous savez, les argentins, combien de décennies après ils ont poursuivi Pinochet. Dadis est en train de faire face à la justice en Guinée. Parce que la vie humaine, elle est sacrée", a estimé Aminata Touré qui est aussi revenue sur la mutinerie au camp pénal de Liberté 6 et les conditions de détention dans les prisons. L'ancienne ministre de la justice entre avril 2012 et septembre 2013 pense qu'il faut d'autres types de sanctions qui ne sont pas forcément la privation des libertés.
Aly Saleh