C'était la dernière table-ronde de la première édition des Assises Européennes du Journalisme, vendredi, à Bruxelles: "Migrations: regards des voisins de l'Union européenne et du Sénégal sur leur traitement journalistique", avec Codou Loum (Sénégal), Dodie Kharkheli (Géorgie), Manar Rachwani (Syrie) et Hussam Hammoud (Syrie). Ce fut l'occasion de s'interroger sur la manière dont les médias européens relatent les phénomènes migratoires. Une couverture souvent superficielle, qui s'intéresse peu aux causes. Une couverture qui a tendance à déshumaniser l'élan migratoire, perçu à travers les statistiques et les communiqués officiels. Une couverture influencée par l'instrumentalisation politique du débat par les partis populistes ou réactionnaires. Nos intervenants ont insisté sur l'importance, pour les journalistes, de traiter le sujet sur le terrain, en échangeant avec les consoeurs et confrères des pays de départ, en intégrant la diversité et l'inclusion à leur démarche journalistique, en réfléchissant à l'usage des mots et à leur impact. "Parfois, témoigne Codou Loum, on se laisse entraîner dans les automatismes. Je voyais les mots que j'utilisais et je me disais, mais qu'est-ce que je dis? Je parle ainsi de mes frères, de mes soeurs"... Merci aux Assises d'avoir permis ce débat, organisé notamment dans le cadre du projet Nouvelles Perspectives (Fonds européen, Asile, Migration, Intégration, AMIF), qui se matérialise par des échanges de journalistes entre le Sénégal, l'Italie et la Belgique.