A quelques mois des législatives, il nous paraît opportun de porter notre regard sur les « représentants » de la Diaspora à l’ Assemblée Nationale après 5 ans de législature. Commençons par rappeler que la représentation de la Diaspora à l’ Assemblée nationale n’ a jamais été une priorité, encore moins une urgence pour les Sénégalais vivant à l’ Exterieur. Par ailleurs il existe une commission des affaires étrangères qui devrait porter les revendications de la diaspora. Rappelons également que la rémunération brute du député sénégalais hors avantages en nature, c’est-à-dire téléphone, carburant, véhicule, etc., est de l’ordre de 1 300 000 F CFA. A cela, il faut ajouter les frais liés à son véhicule de fonction, un 4 x 4, soit 300 litres d’essence par mois. Le litre de l’essence étant actuellement à 775 francs CFA, l’essence du député revient à 232 500 francs CFA. Ainsi donc, un député qui n’occupe aucun autre poste dans le Bureau de l’Assemblée, est entretenu par le contribuable à hauteur de 1 604 140 ( soit € 2440) par mois. En dehors de ces salaires et indemnités cités ci-dessus, les parlementaires bénéficieraient, ce qui n’apparaît toutefois pas sur leur bulletin de salaire, d’une enveloppe de 200.000 francs CFA comme indemnité de logement. Que de faveurs et que d’avantages ! Vous me direz que ces« honorables» sénégalais devraient être mis dans d’ excellentes conditions pour faire le job si important de député. Alors on peut se poser légitimement la question à savoir si nos 15 « représentants » ont fait le job pendant cette législature? Ils ont assisté à combien de sessions? Combien de propositions de loi provenant d’une initiative parlementaire ont- été déposées sur la table de l’ Assemblée par les 15 ? Combien de questions écrites ou orales relatives à la Diaspora ont été posées ? Le minimum, à notre sens, était de nous faire un bilan en guise d’amorce de rupture symbolique.. La rupture peut bien commencer par des actes symboliques d’ autant qu’on sait pertinemment qu’avec la morphologie et la configuration de notre assemblée corroborée par la majorité mécanique, il est pratiquement impossible de faire avancer les choses quelque soit la pertinence des idées et la détermination du député. En outre nous ne pouvons pas reprocher à nos autorités des pratiques que nous mêmes nous perpétuons, une fois arrivés à certaines stations. La Diaspora ne devrait pas faire dans la « démocratie du ventre ». La Diaspora devrait se départir de cet état d’esprit qui privilégie l’ intérêt personnel en faisant croire qu’on la représente alors qu’à la fin de la journée( lisez législature) l’on utilise sa casquette de sénégalais de l’ exterieur pour se présenter aux élections locales à l’ intérieur du Sénégal ! La Diaspora ne devrait servir de tremplin à personne..
Ady Diop