Actuellement l'école et l'université dans le monde particulièrement au Sénégal est en train de vivre un phénomène dangereux pour l'avenir d'un pays : la violence. J'ai l'impression que le phénomène de la violence dans les écoles et universités n'intéresse personne au Sénégal : ni l'Etat, ni les politiciens, ni les syndicats, ni la société civile, ni les parents n'en font un cas sérieux. Pourtant il suffit de voir les élèves et étudiants s'impliquer dans les événements socio- politiques pour constater que la jeunesse scolaire et universitaire est violente. Dans les manifestations élèves et étudiants détruisent tout sur leur passage à commencer par les infrastructures scolaires et universitaires. Ce phénomène de la violence juvénile est la première conséquence de la faillite totale du système éducatif. L'école et l'université doivent arriver à éradiquer de la tête de nos enfants les effets pernicieux de la société moderne pour mettre à la place toutes les valeurs sociales, morales et éducatives de la société sénégalaise dont le sens de la discipline, de l'ordre, de la hiérarchie sociale et du respect des institutions et des normes sociales. Malheureusement la violence actuelle des jeunes montre que l'école a failli à sa mission d'éduquer et de transmettre des connaissances. Les comportements indésirables immoraux, l'incivisme, l'absence de bonnes conduites, l'irresponsabilité totale de la jeunesse scolaire et estudiantine sont hors de tout entendement moral sénégalais et humain.
Cette faillite éducative s'explique par le fait qu'il n'y a plus un lien entre la famille et le système éducatif pour le contrôle des jeunes devant le grand danger de la technologie, des effets pervers de la rue et surtout d'une classe politique capable de manipuler les jeunes à des fins personnels. Ces dangers déterminent très largement le comportement de nos enfants qui apprennent la violence téléchargée d'internet. Ni l'école, ni la famille, ni la société, ni même les autorités politiques et administratives dont scolaires et universitaires n'ont aucune possibilité ou n'ont fait aucun effort pour conscientiser sur les conséquences néfastes et dangereuses des nouvelles technologies laissant élèves et étudiants devenir des citoyens dangereux pour la société sénégalaise.
La tâche d'éducation de l'école sénégalaise est devenue trop difficile pour ne pas dire impossible par le seul fait que ni l'école, ni l'université, ni les parents n'ont plus aucune autorité sur les enfants et les adolescents qui ne respectent plus aucune autorité ; les sénégalais sont-ils arrivés à la tyrannie du philosophe Platon ? La complicité nécessaire entre parents, écoles, société et autorités pour l'éducation est devenue obsolète car pour les familles sénégalaises, l'école est prise comme une garderie d'enfants d'adolescents à cause des multiples difficultés socio- économiques : divorces ou séparation des parents, insuffisances des moyens financiers, influences sociales négatives de la rue et des différents types de média etc... La violence des jeunes sénégalais se manifeste d'abord dans l'enceinte des écoles et universités, dans les stades de lutte et de football, dans les manifestations politiques et syndicales. Aucune réaction ni de la part des parents, des syndicats d'enseignants et surtout des hommes politiques qui utilisent et manipulent élèves et étudiants enfants du citoyen lambda pour en faire de la chair à canon. Ce phénomène de violence des adolescents sénégalais est en train d'être accentué par les média dont les réseaux sociaux où violence, sexe et argent facile et illicite sont devenus des modèles sociaux populaires. Ces média dont les réseaux sociaux sont en train de mettre nos enfants dans un monde de rêve utopique de show girl, de VIP, de top-modèles. Nos enfants risquent d'être le produit d'une publicité qui les portent entre ciel et terre loin de la réalité socio- culturelle sénégalaise que devaient enseigner l'école et l'université. Aujourd'hui la haine et le désir de violence dans la culture sénégalaise surtout urbaine sont aujourd'hui malheureusement l'amour et le plaisir de nos enfants. Pour preuve, étudiants et élèves du Sénégal ont actuellement un instinct sadique de détruire les infrastructures de leurs propres écoles et universités et de verser le sang de leurs propres camarades.
Un avenir radieux
Alors quelle solution pour résoudre la violence juvénile dans nos écoles et universités ? La solution de fermer l'université au Sénégal, de suspendre des étudiants, de dénoncer des mineurs devant la justice pour les amnistier après ne portent aucune solution : le mal est là et demeure intact. Autorités scolaires et universitaires, journalistes, parents, enseignants et société civile se contentent de désigner un ou des coupables parmi élèves et étudiants sans réfléchir à une solution durable.
Le Sénégal ne peut en aucun cas prétendre à un avenir radieux ou même un présent tranquille et stable des écoles et universités sénégalaises si la nation sénégalaise ne trouve pas une solution durable, fiable et soutenable à ces causes multiples qui dans un passé récent ont enflammé le pays : " mieux vaut une personne pauvre à la conduite honnête qu'un riche aux habitudes perverses.
La nation sénégalaise est en train d'assister à un " ensauvagement" du milieu scolaire et universitaire du Sénégal. L’école et l'université sénégalaises qui devaient être un lieu pour acquérir des attitudes, des comportements, des habitudes compatibles avec les règles, la morale et les coutumes de la société sénégalaise mais aussi des connaissances empiriques pour un mieux-être et un mieux vivre sont devenues le terrain d'expérimentation du retour de la barbarie et à l'état sauvage de l'humain. Le constat est amer, mais aucune politique de rupture n'est possible au Sénégal si l'école et l'université restent des lieux de débauche, de délinquance et même de criminalité ; avons oublié toutes ces armes blanches que nos forces de sécurité avaient découvert dans les pavillons de l'université Cheikh Anta Diop ?
L'école et l'université ne doivent plus continuer à être le laboratoire pervers de la politique sénégalaise faite de violence verbale et physique, de médisances, d'accusations gratuites, d'incivilités et d'incivismes qui bon gré malgré ont ensauvagé et gangréné dangereu-
sement la société sénégalaise. Enseigner ou éduquer nos enfants dans le sens de la discipline, de l'ordre, de la hiérarchie, du respect des institutions et de la loi n'est plus le propre des institutions scolaires et universitaires ; si le " lux mea lex" est dépassé, " le lex mea lux" n'est plus possible. L'école et l'université sénégalaises sont devenues pour la nation sénégalaise cette école étrangère tant détestée par la Grande Royale dans " l'aventure ambiguë" de Mr Cheikh Amidou Kane : " l'école où je pousse nos enfants tuera en eux ce qu'aujourd'hui nous aimons et conservons avec soin". La nation sénégalaise et ses hôtes doivent se rendre à l'évidence que l'ensauvagement de la société sénégalaise à partir des milieux scolaires et universitaires n'est plus une perception mais une évidence concrète, une réalité palpable. Il est essentiel, nécessaire, urgent pour tous les sénégalais de discuter, de débattre de cette question de société omniprésente qui gangrène et menace l'existence de la société et de la nation sénégalaises.
Une réussite totale
Les sénégalais souhaitent la bienvenue accompagnée d'une réussite totale à son excellence Mr Moustapha Mamba Guirassy ministre de l'éducation nationale et à son excellence Mr El Hadj Abdourahmane Diouf ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Simple observateur que je suis, j'aurai suggéré à nos deux ministres qui gèrent le présent et le futur de notre pays d'initier leurs missions en apaisant et pacifier les espaces scolaires et universitaires. Il ne servira à rien et à absolument rien comme tous leurs prédécesseurs de parler de conditions financières des enseignants, ni des conditions matérielles, ni des constructions d'infrastructures, ni de bourses mais il faut RESSUCITER l'école et l'université d'abord. Ensuite il urge pour nos deux ministres de remettre à ces deux institutions leurs rôles d'antan. Deux institutions qui sont plus que nécessaires pour la vie et la survie d'une nation. Elles doivent former les futurs citoyens sénégalais en créant et en développant une personnalité citoyenne sénégalaise pour construire une propre identité sénégalaise. Nos deux ministres que Dieu les accompagne et les guide doivent assurer demain à la nation sénégalaise des adultes républicains et citoyens avec un sens élevé de civisme imbus des valeurs socio- culturelles et démocratiques sénégalaises. Le savoir pour l'obtention d'un diplôme d'insertion dans le monde du travail productif est certes important et nécessaire mais n'est pas l'essentiel de l'éducation. L'école et l'université tout en assurant l'égalité des chances et une bonne éducation civique permettront ensuite à nos enfants d'accéder aux outils fondamentaux de la connaissances nécessaires pour le développement économique et social du Sénégal.
Messieurs les ministres, paraphrasons Victor Hugo : " il faut donner espoir à la nation sénégalaise de produire pour la postérité des citoyens modèles pour la continuité de l'existence du Sénégal". Malheureusement, je n'ai pas la technologie de produire une audio sur papier, sinon je le ferai pour une excellente intervention du docteur Massamba Gueye sur la société sénégalaise lors de l’émission « Quartier Général " de Mr Pape Cheikh Diallo de la télévision T.F.M.
Les paroles nécessaires et essentielles du docteur Massamba Gueye peuvent servir de feuille de route pour construire à partir de l'école et de l'université la nation sénégalaise que nous voulons, que nous avons toujours connue
Magatte Simal
C.A.D.E.E.S. Italie