Législatives 2022 : raisons de voter ou de ne pas voter
Reprenons notre regretté professeur Monsieur Iba Der Thiam: " la vie politique étant le cadre approprié dans lequel chaque citoyen peut exprimer ses opinions, sa vision du monde, ses conceptions économiques, sociales, culturelles le régime politique qui a ses faveurs, revêt une importance si capitale que tout le monde devrait dès que la majorité est atteinte s'y intéresser et y prendre part". Cette définition du professeur Monsieur Iba Der Thiam est trop explicite pour montrer le devoir pour ne pas dire l'obligation du citoyen sénégalais de participer à la vie politique. Ce cadre de participation à la vie de la nation permet au citoyen de faire son choix sur les conceptions sociales, culturelles, politiques et économiques de fonctionnement de son pays mais aussi et surtout les réalisateurs de ces conceptions. Cette possibilité de liberté de choisir passe par le système démocratique du vote. Par définition le vote est une opération par laquelle un citoyen en totale liberté donne son avis sur les options de la cité. C'est un acte citoyen qui permet de choisir ses représentants à l'occasion d'un scrutin. Tout sénégalais majeur sans distinction de sexe, d'origine, de religion ou d'idéaux politiques jouissant de ces droits civiques a le droit et le devoir de voter. En juillet 2022, le peuple sênégalais en toute souveraineté et en toute liberté doit choisir ses représentants à l'assemblée nationale; ce choix revêt une telle importance que seules des personnes responsables ont le droit de voter pour élire les représentants du peuple ou députés. Ainsi toute personne qui a des cas d'incapacité comme les malades mentaux sont écartés du processus électoral. La grande importance de ce député représentant du peuple impose à chaque citoyen sénégalais le droit et le devoir de voter. Le Sénégal depuis la période coloniale a une vieille et longue histoire d'élire des représentants du peuple. Il faut remonter en 1840 par la création di conseil général de Saint Louis dans lequel commerçants français, négociants et propriétaires indigénes discutaient des intérets de la cité en parlant de budget et de commerce et votaient des recommandations destinés au gouverneur. Mais c'est précisément le 27 Avril 1848 qu'une instruction du gouverneur colonial donnait au Sénégal le droit de désigner un représentant au parlement français. Depuis le 4 novembre 1848 avec l'élection de Barthélémy Durand Valentin qui a inauguré la période des députés blancs et métis en passant par l'élection en 1914 du premier député noir en la personne de Blaise Diagne remplacé à sa mort en 1934 par Ngalandou Diouf jusqu'à l'élection de Lamine Gueye et de Léopold Sédar Senghor après la deuxième guerre mondiale jusqu'à ces législatives de 2022 les sénégalais et le Sénégal sont rompus à la tâche d'organiser des élections pour élire leurs députés à l'assemblée française coloniale puis à l'assemblée nationale après l'indépendance. Le député participe au travail législatif et à la mission de contrôle du gouvernement. Dans ses compétences diverses, le député vote les lois, peut déposer les propositions de loi et peut proposer par des amendements des modifications à tout texte proposé à l'assemblée nationale. Par son mandat national, il représente la nation entiére: " la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants ". Ce statut de représenter la nation doit obliger le choix d'une personne irréprochable. Cet homme qui doit parler et agir au nom de l'intéret général de la nation doit être une personne indépendante, objective, responsable, d'une probité et d'une exemplarité exceptionnelles. Au delà des bonnes conditions que la nation doit conférer à son représentant, cette même nation doit exiger de l'assemblée nationale un code de déontologie morale et civique et de bonnes conduites obligatoires pour son représentant. Malheureusement dans notre cher Sénégal tout le processus pour le choix de ce député représentant de la nation est dégoutant et pouilleux. La nation n'a aucun mot, aucun droit sur le choix de son représentant. Le choix d'un député sénégalais repose davantage sur des invectives et des accusations personnelles que sur des propositions élaborées et justifiées permettant au citoyen sénégalais d'être sûr de son choix. Dirigeants, politiciens et politique obligent les citoyens sénégalais à accepter leur choix de représentant de la nation. A cette étape des législatives de 2022, les citoyens sénégalais doivent relire et s'approprier de cet appel aux élections de la commune de Paris en 1871: " citoyens ( sénégalais) ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisissez parmis vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Cherchez des hommes ( sénégalais ) aux convictions sincéres, des hommes résolus, actifs ayant un sens droit et une honnéteté reconnue. Portez vous préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages, le véritable mérite est modeste. Méfiez vous des ambitieux et des parvenus; les uns comme les autres ne consultent que leurs propres et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Méfiez vous également des parleurs incapables de passer à l'action, ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ". Ce que craignaient les lanceurs d'alerte de Paris en 1871, risque de se retrouver au Sénégal avec ces prétendants au poste de député. A entendre les querelles et les insultes entre les responsables politiques sénégalais dans ce processus électoral pour les législatives de 2022 qui est à ses débuts, on est habité par le dégout et la défiance politique qu'on peut définir par cette manque totale de confiance en la classe politique sénégalaise. Combien je suis désolé, combien je suis peiné pour ces politiciens sénégalais qui ont besoin de mettre leurs adversaires en un mauvais jour, en les peignant comme le diable pour pouvoir se sentir, se présenter meilleurs devant la nation sénégalaise. C'est une marque indélébile de leur immoralité, de leur imbécilité et surtout de leur ignorance profonde comme le définit Totò: " l'ignorance est une maladie qui touche beaucoup de gens (politiciens sénégalais) ; les symptômes sont la méchanceté, la vanité, l'envie et le manque d'éducation". Toutes ces caractéristiques se retrouvent chez mal de politiciens sénégalais. On peut avoir autant de raisons pour voter dont la première est de se sentir utile à sa nation, mais de là à choisir comme représentant de la nation dans notre assemblée nationale parmis ces idiots, ces saletés, ces ignorants ces arrivistes, ces parvenus, ces professionnels du chomage que coalitions et partis politiques veulent nous imposer, tout sénégalais soucieux de l'avenir de notre cher Sénégal doit choisir entre renoncer à ses droits et devoirs de vote et appel à l'abstention. Aujourdhui il est connu et vérifié et certifié que les sénégalais n'ont plus confiance ni à la politique ni aux politiciens. La défiance politique qui s'élargit de plus en plus dans notre pays est le résultat de la perte de confiance en nos politiciens; avec un discours versatile, ils ont fait du mensonge le pilier de leurs actions et discours. L' érosion de la confiance envers la politique et les politiciens sénégalais a des repercussions notoires négatives sur notre démocratie et notre stabilité sociale. Rien dans le comportement, les déclarations, le discours et les actions de la majeure partie des politiciens sénégalais ne correspond à notre morale, à nos principes religieux encore moins aux textes étatiques et constitutionnels de l'Etat et de la constitution du Sénégal.
Magatte Simal C.A.D.E.E.S italie
