Lettre ouverte à Mme Aissata Tall Sall ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l'extérieur
A notre ministre de tutelle, son excellence Madame Aissata Tall Sall, en mon nom, veuillez accepter respectueusement les salutations de toute la diaspora particulièrement celle des immigrés sénégalais en Italie. Le but de cette lettre est de nous adresser à notre ministre pour lui exposer les quelques difficultés que nous vivons en Italie et qui bloquent toutes nos possibilités de s'épanouir avec nos familles. Nous immigrés en Italie vivons une situation difficile et compliquée à cause d'une situation administrative complexe. Nous tenons à vous confirmer qu'au niveau de l'Italie les consulats sont entrain de faire un excellent travail et ont commencé à mettre les sénégalais dans une situation satisfaisante pour tout document que les consulats doivent délivrer. Aujourd'hui le consulat de Milan qui était au centre des difficultés administratives et des conflits avec les "modou- modou" est entrain d'exécuter du très bon travail pour rationaliser le processus administratif au grand bonheur des sénégalais vivant en Italie. Pour reprendre un article de Diaspora hebdo n° 23 du 19 juillet 2021 : " aujourd'hui il faut le montrer et le dire pour que la hiérarchie le sache, que du travail et du bon travail est entrain d'être exécuté par les travailleurs du consulat de Milan. Les conflits sociaux entre le consul et son personnel d'une part et d'autre part entre le consulat et les immigrés est entrain de connaître son épilogue". Maintenant le grand problème sans encore aucune solution à l'horizon est la situation des documents à légaliser à l'ambassade d'Italie à Dakar. Nous comprenons la situation difficile liée à la Covid 19 qui a freiné ici même en Italie tous les services administratifs. Nous devons aussi reconnaître avec honnêteté que les sénégalais d'Italie ne sont pas exempts de tout reproche (lire la chronique de l'hebdomadaire Diaspora n° 23 du 19 au 25 juillet 2021 : Modou-modou : toute une vie de souffrance dans les labyrinthes administratifs"). A tout il faut y ajouter un facteur que personne ne veut prendre en compte ; le nombre croissant de sénégalais résidant en Italie qui ont tous besoin des services de l'ambassade d'Italie à Dakar. Dans le dernier recensement italien du 1° janvier 2020, il y avait 77591 sénégalais et 28247 sénégalaises soit un total de 106198 qui représentent 2,1% de la population totale étrangère vivant en Italie. Par rapport à l'année précédente, les sénégalais régulièrement résidant ont connu une croissance de 0,9%. A ce nombre de sénégalais, il faut y ajouter que l'ambassade doit gérer les gambiens et les guinéens. Nous sommes conscients de la situation administrative trop difficile à gérer pour le personnel de l'ambassade, mais depuis plus d'an, la situation administrative des sénégalais en Italie est plombée par cette situation. Le cas est devenu alarmant car certains de nos enfants ont des difficultés dans leur cursus scolaire faute de documents légalisés, les préfectures italiennes ne peuvent plus admettre les documents des sénégalais en situation administrative d'obtenir la nationalité italienne car le casier judiciaire, l'extrait de naissance etc... sont depuis plus de 6 mois dans les couloirs de l'ambassade et sont à expiration : il faut tout reprendre. Nous reconnaissons la souveraineté de l'ambassadeur dans ses services, mais nous demandons à votre excellence une intervention à l'amiable basée sur les excellentes relations entre le Sénégal et l'Italie pour au moins rationaliser ce processus administratif bloqué si besoin avec l'aide de vos services du ministère. Dans les propositions de la diaspora sur ce problème de l'ambassade d'Italie, l'APOSTILLE est en pôle position. Cette convention de la Haye conclue depuis le 5 Octobre 1961 a pour but de vérifier l'authenticité de la provenance d'un acte publique, de l'authenticité de la personne qui l'a délivré et de vérifier également la compétence de cette dernière en à faire des copies. Aujourd'hui beaucoup d'immigrés en Italie sont sortis de ce labyrinthe administratif car leurs pays sont signataires de la convention Apostille. Environ 122 pays ont signé la convention dont l'Italie, le Cap vert, le Maroc, la Tunisie, la France, le Liberia etc. L' étape la plus importante pour résoudre les nombreux problèmes des sénégalais serait la signature d'un accord bilatéral entre le Sénégal et l'Italie. Les conventions bilatérales reposent sur 3 principes qui pourront être profitables aux immigrés: - L'égalité de traitement pour laquelle chaque Etat est tenu d'assurer le même traitement et les mêmes avantages réservés à ses propres citoyens et aux citoyens de l'autre Etat contractant. - Le maintien des droits acquis et la possibilité d'obtenir le paiement des prestations dans le pays de résidence même pris en charge par un autre Etat. - La totalité des périodes d'assurances et des cotisations pour le travail effectué dans chacun des deux Etats contractants qui sont cumulés pour les pays non cumulables pour acquérir le droit aux prestation de retraite. L'Italie a stipulé des conventions bilatérales depuis le 1° juin 1987 avec la Tunisie qui fournissait une main d’œuvre agricole et avec le Cap vert le 18 décembre 1980, l'un des premiers pays qui a fourni aux familles italiennes une main d’œuvre de femmes domestiques. Dans l'état actuel de la vie politique de l'Italie, il est difficile de négocier un accord bilatéral avec l'Italie à cause de son instabilité politique. En effet depuis 2000, presque aucun gouvernement italien n' a fini sa législature, pire plus de 5 gouvernements ne sont pas élus et le premier ministre à la tête d'un gouvernement technique qui dure rarement 2 ans est nommé par le président de la république. L'actuel du conseil italien l'Honorable Mario Draghi en fait partie.. Le dernier problème pour les immigrés sénégalais est la gestion de leurs enfants dans les universités italiennes. Nos enfants doivent avoir les mêmes droits que les étudiants sénégalais dans les universités françaises. Les immigrés avaient très bien apprécié l'aide de l'Etat sénégalais à leurs enfants dans les universités du temps de la Covid, mais demandent au gouvernement sénégalais de donner une chance aux étudiants sénégalais dans les universités italiennes de pouvoir postuler à ces bourses que le Sénégal octroie à ceux qui étudient à l'étranger. Le C.A.D.E.E.S. (cadres, activistes dirigeants experts étudiants sénégalais vivant en Italie), comme groupe de réflexions sur le phénomène migratoire en général et sénégalais en particulier offre sa totale disponibilité pour discuter et trouver des solutions les meilleurs aux nombreux problèmes des immigrés sénégalais en Italie. Le C.A.D.E.E.S. sans discrimination aucune peut rassembler toutes les ressources humaines en Italie capables de travailler sur un mémorandum avec l'assistance des techniciens de votre ministère, les autorités diplomatiques et consulaires du Sénégal en Italie, celles italiennes au Sénégal et la collaboration des média de la diaspora dont Diasporaactu.net et l'hebdomadaire Diaspora pour discuter, trouver et officialiser les solutions entre les deux Etats italien et sénégalais. Le C.A. D. E. E. S. par la voix de son président Pape Moctar Tall, actuellement présent au Sénégal est à votre écoute et sollicite votre réaction car les immigrés souffrent énormément de la complexité de leurs situations administratives Dans l'attente d'une suite à notre lettre, veuillez accepter son excellence, Madame le ministre, nos respectueuses salutations et nos souhaits les meilleurs.
Magatte Simal C.A.D.E.E.S. Italie
