Un parfum de finale parti du Cameroun se repand progressivement au Sénégal. En éliminant la Guinée Équatoriale, la flamme de l’espoir qui avait commencé à se consummer se rallume.
Les plus expansifs en parlent et se remettent à y croire. Les plus sceptiques en parlent peu. Et quand ils en parlent ils sont de moins en moins enthousiastes. Ils relativisent tout. La virulence de leurs propos d’avant quart de finale se dilue dans une sorte d’optimisme renaissant. Logique, me dirait-on. La dernière sortie des Lions donne vue sur un trophée. Car avec la Guinée Équatoriale puis avec le Burkina pour amorcer un atterrissage vers l’acte final. C’est un peu comme une autoroute sans péage. Ce n’est qu’une supposition . Mais lorsqu’on établit une hierarchisation des forces qui se dressent, on est tenté de gommer ce poussif premier et d’y croire. Ensuite, il y a certes cette victoire contre le Nzalang Nacional. Au delà du score, il y a eu la réaction et certaines ficelles retrouvées entre positionnement et retours gagnants au sein de l’équipe. En s’installant d’entrée et en prenant le jeu à leur disposition, les Lions ont envoyé un message fort. Celui d’une équipe déterminée à vaincre. Une équipe qui veut donner corps et âme à un statut longtemps brandi sans le moindre impact sur la première phase de la compétition. Ce mercredi, ils vont rencontrer une équipe ayant encore à coeur de goûter aux délices et à la frisson d’une finale. Il s’agit d’une formation très généreuse dans l’effort avec un bloc qui pourrait être amputé de son buteur contre la Tunisie. Mais qui va retrouver son maitre à jouer Bertrand Traoré. Les Burkinabés sont très mobiles sur le terrain. Leur défense n’est certes un model d’assurance mais avec un Blati Toure en forme, ça reste un adversaire coriace et sérieux d’autant que le Sénégal n’a jamais eu une ascendance sur eux. Leurs dernières confrontations se sont souvent soldées par des nuls aussi bien à Dakar (0-0) qu‘à Ouagadougou (2-2). Sur leur parcours respectif, les Lions partent favoris mais surtout une montée en puissance marquée par un équilibre retrouvé entre les lignes. C’est un Sénégal requinqué et très ambitieux dans cette CAN avec des atouts certains qui va aborder cette demi-finale. Un Sénégal seul rescapé du carre d’as de 2019 qui a envie de décrocher sa premiere coupe d’Afrique des nations. C’est bien possible.
Abdoulaye DABO