La question de Goor Mack à Imam Birame dans le film "Guéléwaar" de Ousmane Sembéne mérite d'être posée avec insistance aux psychologues, psychiatres, psychopédagogues et tout autre intellectuel qui s'occupe des phénomènes de société: " lu dall suñu askanwi", qu'est ce qui est arrivé à notre nation?. Tout le monde s'accorde et même les autres africains s'en rendent compte que les sénégalais parlent trop. Aujourd’hui notre pays est traversé de long en large par un tintamarre verbal sans fondement, ni valeur éducative. Ce grand bruit de millions de décibels qui creuse les oreilles de tout sénégalais est dépourvu d'harmonie, de sens et est discordant provenant de plusieurs sources vocales différentes à tout point de vue sans pouvoir convaincre le moins averti, le plus ignorant de la société sénégalaise. Ce n'est plus la violence verbale des sénégalais qui pose problème car tous les sénégalais s'accordent que l'indiscipline, le " niak kersa" est devenue une marque de réussite sociale car les plus indisciplinés, les insulteurs professionnels publics tirent beaucoup d'argent de YouTube et de tik tok en se faisant suivre par des sénégalais en manque d'éducation.
Des bavardages sans fondement
Le vrai problème est le vide vertigineux, les aberrations, les contre vérités, l'absence d'un vrai point de vue, d'une vision réfléchie des bavardages sans fondement des grandes gueules sénégalaises. Pas un jour, pas une semaine ne passe sans que surgisse une grosse tempête de gros mots, de menaces, d'injures, et même de blasphémés inutiles pour toute la société sénégalaise et sans une réflexion minimale pour le bien de l'avenir de notre cher Sénégal. Les bagarres verbales des sénégalais sont d'autant plus intolérantes qu'elles sont fragilement fondées et sont totalement contraires à nos croyances musulmanes, chrétiennes et socio- culturelles. Les média sénégalais ont habitué la nation à des discours pour rien et lui ont enlevé toute envie de les écouter pour s'informer. Le sénégalais est devenu volubile, un fort en gueule avec des paroles abondantes, redondantes, dénuées totalement de sens et d'idées constructives. Le sénégalais est devenu un bavard car il ignore totalement le minimum des paramétrés pour parler: d'abord les sénégalais ne parlent ni un bon français ni un bon wolof et plus ils ont très souvent des connaissances trop superficielles sur le sujet et last but not least ces gueulards ne disposent d'aucun background sur l'histoire dans aucun domaine de connaissances sur le Sénégal et sa société. Tous ceux qui osent débattre, ou prétendre être un chroniqueur ou un analyste n'ont même pas le niveau d'un élevé moyen de la classe de Terminale. Ils ignorent souvent les tenants et les aboutissants du sujet, n'ont ni éthique, ni morale, ni déontologie pour parler à un public et plus important n'ont la moindre idée des normes socio- culturelles de respect et d'éducation que l'on doit aux auditeurs. Les seuls paramétrés de ces nouveaux bavards sénégalais sont l'insolence, le "niak kersa " et le "niak loy rouss ak koy rouss ". Dire des inepties, des bêtises, des idioties et des insultes sans frémir est la spécialité du sénégalais qui fait buzz sur les plateaux de télévision en augmentant son nombre de vus car c'est ce qui attire les auditeurs actuels. Nos média sont devenus les lieux spécifiques de la parole non constructive, qui blesse, tue et détruit les relations sociales.
Convaincre sans avoir raison
Nos média piétinent totalement la morale, l'éducation, l'éthique et la déontologie en donnant le micro à tous ses propres professionnels des insultes, de la médisance, de la calomnie, de la diffamation et du mensonge. Nos télévisions imposent à nos enfants d'adorer les catins, les délinquants et les criminels. Il serait plus opportun pour tout parent qui veut éduquer ses enfants de faire table rase de tout type de média sénégalais qui sont entrain d'enseigner à nos famille indiscipline et irrespect envers tous et tout. Les sénégalais sont devenus spécialistes du verbe, de l'art de parler et de convaincre sans avoir raison par leurs multiples révélations non fondées et non vérifiées juste pour un intérêt ad personam. De l'invraisemblable au vraisemblable ce nouveau type de sénégalais des média présente une intolérance ou une allergie diagnostiquée à dire la vérité, de parler de choses connues et maîtrisées avec des caractéristiques extérieures excessives d'une personne exubérante, bavarde comme une pie, loquace, démonstrative... ostentatoire. Les sénégalais ne savent plus quel médium ou quelle personne écouter pour être informés vrai et juste; et combien parmi eux n'écoutent plus les média: " un homme qui parle trop se fait souvent moins entendre qu'un autre qui ne parle pas assez " et souvent pour les sénégalais celui qui parle trop n'est jamais pris que pour un sot. Ces spécialistes sénégalais du bavardage inutile exubérant et imprudent car traitent de sujets non maîtrisés doivent savoir que dans ce monde interconnecté, global où la géopolitique financière internationale est une grosse pieuvre qui étale ses tentacules partout où elle sent ses intérêts et le Sénégal n'en échappe pas; l'indépendance, la souveraineté, la liberté d'agir et de décider sont des formes politiques abstraites. Débattre ou parler sans tenir compte du contexte socio- politico- économique mondial devient babillage et caquetage: les nouvelles spécialités du sénégalais volubile. Il serait plus opportun dans l’intérêt de la nation sénégalaise d'allier réflexion et action: le seul binôme utile pour le développement. Avoir le temps de parler sans avoir le temps de concrétiser nos idées et nos paroles par le travail est aujourd'hui la cause indéniable de retard du Sénégal et de l'Afrique.
Discours insolents et irrespectueux
Presque tous ces sénégalais beaux parleurs toujours présents sur les plateaux de télévisions ne gèrent aucun levier social, ne travaillent pas, ne sont pas productifs, ne participent pas en pourcentage chiffré au Produit intérieur brut car n'ont aucune formation professionnelle ou intellectuelle. Ils sont célèbres et connus seulement pour leurs discours insolents et irrespectueux envers la nation et la république et ses institutions. Il me revient en tête ces deux anecdotes: " quand le sénégalais a le ventre plein, il ne pense pas au travail car il doit digérer, quand il a le ventre vide, il ne travaille pas car il doit manger pour avoir le ventre plein" : leçon, le travail n'est pas une priorité pour le sénégalais bavard. Pour la seconde anecdote, " lors de la distribution des biens de la terre, les arabes ont le pétrole, la côte d'Ivoire et le Ghana ont pris le café et le cacao, la Mauritanie a pris le fer, les occidentaux ont opté pour le travail etc et les sénégalais ont choisi avec égocentrisme et égoïsme les palabres: des discussions longues et oiseuses vides de sens, futiles et sans intérêt qui n'aboutissent à rien de positif.
Magatte Simal C.A.D.E.E.S Italie