Entretien avec M. Birane Lo sénégalais de la diaspora et créateur de la plateforme Teral-ma. : «J’ai voulu transférer ce know-how pour le bien du Sénégal, comme tout bon immigré »

21 - Avril - 2024

M. Lo bonjour pouvez-vous nous parler de votre cursus ?
Après le Bac littéraire et une année au Méridien Président (actuel King Fahd Palace), j’ai grandi professionnellement en Italie où je réside et travaille depuis des années.
Mon secteur d’activité est l’hôtellerie que je maîtrise très bien grâce à des études approfondies dans une université internationale de tourisme à Rome, où je suis sorti avec une maîtrise en Direction hôtelière. Un diplôme en food & beverage management à Bari dans un institut qui forme de grands restaurateurs. Depuis lors j’ai eu à collaborer avec différentes structures hôtelières occupant des positions de haut rang.
La relation avec le client étant au centre de mes activités, j’ai voulu transférer ce know-how pour le bien du Sénégal, comme tout bon immigré. La première plateforme digitale que j’ai mis en place était sur le tourisme et promouvoir la destination Sénégal.
La deuxième est Teral-ma qui consiste à fidéliser la clientèle. Si vous observez de prêt le circuit commercial au Sénégal, vous vous rendez compte que le soin vers le consommateur (client) n’est pas des meilleurs. Je dirais même inexistant, contrairement en Europe où le CRM est la clé de réussite de tout vendeur. L’impact du digital peut changer la donne et repositionner la façon de faire ses achats. Maintenant la gestion du temps est fondamentale, tout se passe en un clic.

Pouvez-vous nous présenter la plateforme Teral-ma ?
Comme son l’indique Teral-ma vient satisfaire le client à chaque fois qu’il effectue ses courses dans les boutiques partenaires. Il reçoit des points cadeaux correspondants à la valeur de ses achats. Avec ces derniers ils peuvent aller dans l’application de Teral-ma et échanger les points avec des produits en vente sur la plateforme.
Le téléchargement de l’application est gratuit, facile et disponible pour tous les dispositifs.
Les commerces par contre ont la possibilité de collecter des données les permettant d’envoyer des messages push, de contrôler les produits qui sont plus prisés et faire du marketing direct. Ils auront la possibilité de choisir l’application pour partager des slogans et atteindre des cibles. Le but est de fidéliser les clients et offrir un service de qualité.

Comment vous est venue l’idée de la création d’une telle plateforme ?
J’ai constaté que c’est un principe qui fonctionne très bien en Europe, tous les commerces cherchent par tous les moyens intelligents à fidéliser les clients, les orienter à choisir leurs boutiques plutôt que les autres en offrant services de qualité. Le CRM (customer relationship management) est au centre de leur préoccupation et par conséquent, la fidélisation est le moyen plus rapide pour suivre les exigences des clients. La majeure partie des boutiques a des cartes de fidélité, alors on a pensé transférer la même réalité au Sénégal. Si vous observez très bien le marché du Sénégal en termes de qualité du service, nous avons beaucoup à améliorer.
Avec le digital, tout devient plus facile et plus vite. En fait c’est ça qui nous m’a motivé fondamentalement.

Quels sont les partenaires avec lesquels vous travaillez ?
Pour l’instant nous avons commencé à travailler avec des salons de coiffure, salons de couture, agences de voyage.
Les salons de coiffure, idem aux salons de couture octroient des points mais font aussi des promotions pour les détenteurs de cartes de fidélité.
Par contre l’agence de voyage, en plus d’octroyer des points aux clients font des promotions par rapport aux billets d’avion.

Quelles sont les enseignes qui ne sont pas encore impliqués et avec lesquels vous comptez travailler ?
Nous avons hâte de collaborer avec EDK, DJOLOF CHICKEN, Les stations essences et des supermarchés de produits Africains. Au niveau de l’AIBD nous aimerions que Teral-ma soit utilisé pour cumuler les Miles et faciliter des services cadeaux. C’est proprement Sénégal fait pour le Sénégal et l’Afrique. J’espère que les autorités nous entendent pour faire de notre compagnie nationale la fierté de tout un peuple.
Imaginez une station essence qui utilise des points cadeaux pour faire la vidange, le check complet de la voiture un service de lavage gratuit juste avec un échange de points ? Je pense que c’est un bon service. Teral-ma vient faire plaisir aux usagers et augmenter le chiffre d’affaires des vendeurs qui voient la ruée des clients vers leurs boîtes.

Est-il facile pour les sénégalais de la diaspora d’entreprendre au pays ?
Vous venez de toucher un point très sensible pour la majeure partie des immigrés de la diaspora. C’est très difficile de trouver des personnes qui se donnent à fond pour une personne non présente. Nous sommes juste la partie qui sort l’argent et les idées.
C’est très difficile aussi de convaincre les collègues que s’ils travaillent et font avancer l’activité, il y a un retour pour eux. Ils sont aussi très difficiles de leurs faire comprendre qu’ils doivent gagner leur argent par commission, plus ils travaillent et plus ils gagnent.
Nous comprenons que ce n’est pas évident d’être autonome pour faire le tour de certains clients sans les moyens, c’est la raison pour laquelle on garantit au moins un tantum pour le déplacement.
On veut amener au Sénégal beaucoup de projets mais on est toujours confronté à ces types de problème pour la plupart. C’est juste par chance qu’on tombe sur les bonnes personnes et tout fonctionne, mais des cas rares.

En tant qu’entrepreneur vivant à l’étranger, qu’attendez-vous du nouveau gouvernement ?
Beaucoup plus de soutiens financiers, d’accompagnement et surtout de tutelle. Il est facile qu’on nous arnaque et qu’on s’approprie de nos projets, difficile d’accéder aux marchés sans payer de grosses sommes d’argent. Heureusement que le nouveau gouvernement nous rassure sur ce fait, on avait vraiment envie de justice et de sécurité pour avoir le courage de mettre les mains dans le développement du pays. Surtout notre ministère qui joue un rôle fondamental sur l’investissement des immigrés.

Quel est votre dernier mot ?
Je souhaiterais que le Sénégal soit vraiment un havre de paix, que tout le monde se sente chez lui, que chacun ait sa chance et que la méritocratie soit de rigueur, que 90% de jeunes travaillent et sortent du pays à la découverte du monde pour le bien du Sénégal et de l’Afrique. Pour finir je veux que Teral-ma soit l’outil du Sénégalais lambda pour faire ses courses, ses opérations bancaires et son portefeuille mobile.

Entretien : Malick Sakho

Commentaires
1 commentaires
Auteur : Posté le : 21/04/2024 à 13h33

Dieuf dieul niakh Tedd
Très important pour tout entrepreneur de croire en ses propres projets.
C'est très difficile, mais il faut persévérer
Nous avons droit à avoir de l'espoir lorsque nos nouveaux gouvernants nous promettent justice et transparence au Sénégal

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