Entretien exclusif avec Docteur Mohamed Ben Diop, président du parti Pass -Pass.
L'émigration clandestine représente un défi complexe, nécessitant une approche multidimensionnelle pour sa résolution
Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours jusqu'à la présidence du Parti Pass- Pass ?
Je suis Dr Mouhamed Ben DIOP, 49 ans, Ingénieur Financier titulaire d’un double doctorat en International Business et en Leadership et Management, CEO du cabinet conseil BIC établi en France j’ai plus de 26 ans d’expérience professionnelle au Sénégal et à l’international. Depuis le 2021, je suis président du parti Pass-Pass formation politique au Sénégal légalement constitué et j’étais candidat à la dernière élection présidentielle et je suis le 1er candidat déclaré non présent dans le fichier électoral par le « fameux » conseil constitutionnel ce qui explique le surnom de « Cas ZÉRO »
Que pensez-vous de la décision du président Bassirou Diomaye Faye de dissoudre l’Assemblée nationale ? Quels impacts cela pourrait-il avoir sur la gouvernance du pays ?
Avant de parler de cette dissolution intéressons nous au contexte d’abord. Après son élection au 1er tour suivi de son installation, le chef de l’état a nommé son premier ministre d’ailleurs c’est le tout 1er décret qu’il a signé. La constitution exige du PM, après sa nomination de faire sa déclaration de politique générale afin de nous présenter à nous citoyens, sa vision d’où le principe des 100 jours qu’on retrouve en management des entreprises sous le vocable de « les 100 jours du manager » Un concept bien intégré dans les pays dits de grande démocratie !
Le 5 juillet, le PR, a saisi le Conseil Constitutionnel par lettre confidentielle, pour avis sur la date de dissolution de l’Assemblée nationale, ainsi sur la date butoir pour l’organisation des élections anticipées. Le CC a répondu au PR à sa séance du 10 juillet 2024 réf ; 2/C/2024. Il est important de mentionner ces dates pour dire que depuis plus de 2 mois, l’exécutif était au courant et naturellement on peut comprendre les sorties du PM disant qu’il ne se présenterait pas devant cette assemblée, que celle-ci sera dissoute le 12 donc qu’il n’aurait pas de DPG ceci malgré les assurances du PR lors de son face à face avec une partie de la presse ainsi que sa saisine de l’assemblée nationale pour une session extraordinaire avec entre autres dans l’ordre du jour, la déclaration de politique générale pour le 13. Dans son adresse à la nation il nous dit qu’il n’a pas voulu « rusé » avec les sénégalais avec cette saisine de l’AN ? comment le croire au regard de ce qui précède ? Depuis le 10 juillet, il savait qu’il pouvait dissoudre l’AN à partir du 12 septembre, il envoie un décret pour la tenue de la DPG à la date du 13 septembre et il dissout l’assemblée le 12 ce n’est pas une ruse politique en usant de ses prérogatives constitutionnelles ? Aller voir ce qu’est la définition de Ruse ! Pathétique !
Donc qu’il dissout l’assemblé c’est son pouvoir qu’on lui reconnaît mais mentir à son peuple est indigne du 1er représentant du peuple.
Sur les impacts nous allons les vivre tous ensemble car il ne pourra pas gouverner par ordonnance contrairement à ce que disent certains pseudos experts juridiques, ils (lui et son gouvernement) nous parlaient de rationalisation, ils vont devoir nous trouver le budget d’organisation de ces élections et encore en l’absence de DPG, nos partenaires au développement ainsi que le peuple resteront en attente de tout ! Donc la ruse continue !
Selon vous, quelles seraient les étapes nécessaires pour rétablir la confiance entre les citoyens et leurs représentants après cette dissolution ?
Déjà accepter de dire la vérité au peuple souverain et les Sénégalais plaçaient beaucoup d’espoirs à cette équipe et la désillusion est grande et c’est le sentiment le mieux partagé. Pour rétablir la confiance entre les citoyens et leurs représentants, plusieurs étapes clés sont à envisager. Premièrement, mettre l'accent sur la transparence des actions et des décisions politiques ce qui est loin d’être le cas, pour permettre une meilleure compréhension et un suivi des engagements pris. Deuxièmement, encourager la participation citoyenne à travers des consultations publiques et des plateformes d'échange pour que les citoyens se sentent écoutés et impliqués dans le processus décisionnel. Troisièmement, l'intégrité et l'éthique doivent être au cœur de la pratique politique, avec des mécanismes de contrôle et de sanction clairs en cas de manquement. Enfin, une communication régulière et authentique, ainsi qu'une volonté de rendre des comptes, sont indispensables pour construire une relation de confiance durable. Ces étapes, si elles sont mises en œuvre de manière cohérente et soutenue, pourraient contribuer à renforcer le lien entre les Sénégalais et leurs représentants.
L'émigration clandestine est un problème majeur dans notre société. Quelles solutions proposez-vous pour lutter contre ce phénomène ?
Le phénomène n’est pas nouveau. Nous l’avons tous dénoncé et les tenants du pouvoir plus que les autres ! L'émigration clandestine représente un défi complexe, nécessitant une approche multidimensionnelle pour sa résolution. Nos solutions proposées s'articulent autour de la création d'opportunités économiques locales, telles que le soutien à l'entrepreneuriat et l'accès à l'éducation et à la formation professionnelle, pour décourager les départs. J’insiste beaucoup sur le volet de la formation. Nous nous devons de renforcer la gestion des frontières et d'augmenter la surveillance et le contrôle de notre littoral, afin de dissuader les traversées périlleuses en pirogue. En outre, une stratégie efficace pourrait inclure la mise en place d'alliances stratégiques internationales, que nous prônons depuis longtemps, permettant aux entreprises sénégalaises de bénéficier de l'externalisation de services par de grandes firmes étrangères, créant ainsi des emplois et stimulant l'économie locale. Ces mesures, combinées à des actions répressives contre les réseaux criminels exploitant la jeunesse, pourraient contribuer à réduire significativement le phénomène de l'émigration clandestine. Je profite encore une fois de votre tribune pour présenter mes sincères condoléances au peuple Sénégalais. Que ceux qui expliquaient ce phénomène par un manque d’espoir de la jeunesse sont aujourd’hui au pouvoir et j’espère qu’ils prendront conseils de mes propositions entre autres
La recrudescence des accidents de circulation est alarmante. Quelles mesures le gouvernement devrait-il prendre pour améliorer la sécurité routière ?
Je ne vais pas parler à la place du gouvernement mais je peux encore prendre mon chapeau de conseiller pour leur indiquer et ainsi enrichir leur projet toujours en rédaction. Il s’agira ;
Création d'une autorité chargée du respect du Code de la route pour une meilleure régulation du trafic
Accélération du programme de modernisation du parc automobile pour garantir des véhicules plus sûrs
Mise en place de contrôles techniques réguliers et rigoureux pour tous les véhicules
Renforcement des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière pour éduquer les conducteurs et les piétons
Amélioration de l'infrastructure routière, y compris l'éclairage, la signalisation et les marquages au sol.
Application stricte des sanctions en cas de non-respect des règles de sécurité routière pour dissuader les comportements dangereux
Collaboration avec les organisations de la société civile pour promouvoir une culture de la sécurité routière parmi les citoyens
Ces mesures ne sont pas exhaustives mais peuvent être un bon début mais surtout ne jamais interrompre le dialogue avec les responsables du secteur des transports c’est important.
Pensez-vous que l'éducation à la sécurité routière devrait être renforcée dans les écoles ?
Oui indéfiniment je me rappelle nous à l’école primaire déjà on avait des cours d’éducation civique et c’est le meilleur moyen de sensibilisation. Le Changement est un long processus de sensibilisation et qui de mieux que l’école pour jouer ce rôle ? J’encouragerai une collaboration étroite entre la police et les autorités locales afin de mieux sensibiliser les usagers
Quelle est, selon vous, l'utilité des députés de la diaspora dans le processus politique actuel ?
Pour le moment ils ne jouent pas le rôle attendu par la diaspora je le dis très souvent à eux seuls ils forment un groupe parlementaire avec toutes les attentions qu’il faut pour porter la parole de la diaspora. Au-delà des appartenances politiques ils doivent pouvoir se réunir régulièrement sous forme de symposium afin de porter le message de la diaspora au lieu de jouer les figurants à l’assemblée. Nous arrivons à le faire dans des journées dédiées au Sénégal dans différents pays, alors cela devra être plus normal et logique pour nos représentants si la formation d’un groupe parlementaire est trop illusoire pour eux. La formation que je dirige ne ménagera aucun effort pour que la voix de la diaspora soit entendue et je compte sur eux pour m’en donner les moyens : Pass-Pass c’est votre formation à vous de vous l'approprier !
Comment le Parti Pass-Pass prévoit-il d'intégrer les préoccupations des membres de la diaspora dans ses programmes ?
Pour cela nous envisageons :
la création d'assemblée permettant une communication directe avec la diaspora pour comprendre leurs préoccupations spécifiques et leurs attentes vis-à-vis du développement national.
Créer des plateformes de dialogue et de consultation, telles que des forums en ligne ou des conférences permanents, pour permettre à la diaspora de participer activement aux débats politiques
C’est l’occasion pour moi de saluer l’initiative de la diaspora italienne avec la mise en place d’un groupe WhatsApp « Niarinu Askan wi » regroupant les sénégalais de la diaspora et ceux restés au pays pour débattre des vraies problématiques du pays quel que soit l’appartenance politique des participants avec une bonne régulation. Je ne doute pas qu’il puisse en exister dans les autres pays ceci pour dire que l’assemblée que nous préconisons à tout son sens car existant déjà sous une forme informelle dans presque tous les pays accueillants une diaspora sénégalaise.
Il y’a ensuite, Promouvoir des politiques qui facilitent les investissements de la diaspora dans l'économie nationale, comme des incitations fiscales ou des facilités de transfert de fonds.
Soutenir les initiatives de développement local initiées par la diaspora, en reconnaissant et en valorisant leur contribution au développement du pays.
Intégrer les compétences et l'expertise de la diaspora dans les plans de développement national dans les secteurs clés tels que l'éducation, la santé et la technologie…
Et surtout, assurer la protection des droits des citoyens sénégalais à l'étranger et offrir un soutien en cas de besoin, renforçant ainsi leur lien avec le Sénégal ceci quelque soit le statut régulier ou pas du citoyen dans le pays d’accueil
Une permanence téléphonique sera assurée dans chaque représentation diplomatique accessible H24
Nous revisiterons la cartographie des implantations de nos représentations afin d’être plus proches de nos concitoyens tout en favorisant la digitalisation de nos procédures (renouvellement passeport, CNI, déclaration de naissance….)
Ces mesures pourront nous aider à renforcer le sentiment d'appartenance et l'engagement de la diaspora envers le Sénégal, tout en contribuant à son développement socio-économique.
10. Que pensez-vous de l'état actuel des représentations diplomatiques et consulaires de notre pays à l'étranger ?
Nous attendons les réformes que les nouveaux arrivants mettront en place sachant qu’au moment où nous parlons la plupart de nos représentations diplomatiques tournent au ralentis fautes de nomination presque tous ayant été rappelés fin Aout à Dakar.
Quelles sont vos visions et espoirs pour l'avenir politique de notre pays ?
En plus de ce que j’ai développé précédemment, vous me demandez de résumer ma vision pour le Sénégal car nous sommes l’avenir de ce pays. Ça passera par :
Renforcement de notre démocratie : Encourager une participation citoyenne plus active et élargir l'accès aux processus décisionnels.
Développement économique : Mettre l'accent sur l'innovation, soutenir les start-ups et promouvoir l'entrepreneuriat pour stimuler la croissance
Éducation et formation : Investir dans l'éducation pour tous, en mettant l'accent sur les compétences numériques et technologiques, afin de préparer la jeunesse à l'économie de demain. (L’intégration des daaras dans le système éducatif national avec la valorisation de la mémorisation du coran…j’ai donné assez d’explications sur ce sujet et comment y parvenir)
Santé publique : Améliorer l'accès aux soins de santé et renforcer les infrastructures sanitaires, notamment en réponse aux pandémies et les prévenir par la mise en place de grands centres de R & D
Infrastructures durables : Construire des infrastructures respectueuses de l'environnement qui soutiennent le développement tout en préservant les ressources naturelles.
Agriculture innovante : Soutenir l'agriculture durable et l'utilisation de technologies modernes pour augmenter la productivité et la sécurité alimentaire
Politique énergétique : Développer des sources d'énergie renouvelables pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et lutter contre le changement climatique.
Diplomatie et paix : Promouvoir la paix et la stabilité dans la région par la diplomatie et le dialogue interculturel, renforcer l’unité africaine et le panafricanisme d’ouverture
Égalité et inclusion : Travailler pour l'égalité des sexes et l'inclusion sociale de tous les groupes, y compris les minorités et les personnes handicapées.
Transparence et lutte contre la corruption : Renforcer les institutions pour garantir la transparence et combattre la corruption à tous les niveaux de gouvernement.
. Avez-vous un message particulier que vous aimeriez adresser aux citoyens et aux membres de votre parti ?
D’abord au gouvernement :
Concentrez-vous sur l'amélioration de l'éducation et la formation professionnelle pour les jeunes, ainsi que la promotion de l'emploi des jeunes et des femmes ! Vous avez été élus pour cela donc cessez le bavardage et les intimidations jamais vous ne parviendrez à instaurer la peur encore la culture de la pensée unique dans ce pays !
Nous souffrons dans notre quotidien avec un pouvoir d’achat très faible vous devez très rapidement mettre en place des mesures pour lutter contre la vie chère et améliorer le pouvoir d'achat des citoyens.
Engagez-vous envers la réforme rapide de notre justice, tout en assurant la protection de nos droits humains, la bonne gouvernance, la transparence et la reddition des comptes ! c’est une exigence non négociable
Notre souveraineté économique ne doit pas rester une promesse de campagne. La facilité à laquelle vous avez levé des milliards en un trimestre doit vous persuader qu’il ne s’agissait pas d’une facilité de signature mais plus de projection à des nombreuses découvertes de la richesse de notre sous-sol objet de plusieurs convoitises. Il y va de l’avenir de la nation et des générations futures. Vous vous devez de faire l’effort du renforcement de l'exploitation des ressources naturelles et promouvoir le développement endogène durable.
Enfin et ceci un rappel, (le rappel profite au croyant) vous avez l’obligation d’assurer et de garantir l’unité nationale et la sécurité : Consolidation de l'unité nationale, la cohésion sociale et territoriale, et renforcement de la sécurité et de la stabilité du pays.
Au peuple sénégalais, je ne lâche rien !
SAKHO MALICK
waouh je le connaissais de loin mais je ne savais pas qu'il était aussi pertinent d'habitude je ne lis pas trop les interview des politiciens mais lui il m'a bluffé...