Entretien exclusif avec ABDOULAYE NDIAYE coordonnateur des assises de la diaspora : Ces Assises sont faites par et pour la diaspora

13 - Septembre - 2024

 

Quel est le but principal de ces Assises 

La diaspora a toujours été confrontée à des difficultés de plusieurs ordres : sociales, juridiques, de représentation institutionnelle, d’implication dans les politiques publiques, d’énormes problèmes relatifs à l’investissement entre autres. L’objectif de ces Assises est de diagnostiquer ces problèmes, les analyser et y proposer des solutions. En un mot, identifier les défis tout en ouvrant des opportunités.


Quelles attentes avez-vous pour cette rencontre ?

La diaspora italienne est constituée de plus de 100.000 résidents réguliers, actifs dans tous les domaines d’activité ; leur souhait le plus ardent est de mettre cette expérience et ce savoir-faire au service de leur pays. À l’issue des travaux de ces Assises, un rapport final sera livré aux autorités avec des recommandations concrètes et précises. En espérant un feedback régulier de ces mêmes autorités pour l’application des décisions et conclusions issues des Assises.


-Quels seront les principaux thèmes abordés lors des Assises ?

Cinq grands thèmes seront abordés à travers cinq commissions techniques mises sur pied : la coopération, la fiscalité, le social, la diplomatie et l’investissement.

La fiscalité permettra d’analyser les régimes fiscaux actuels et des opportunités d'optimisation fiscale pour les Sénégalais en Italie.
Avec le social, il s’agira d’évaluer les services sociaux disponibles pour la diaspora, y compris l'éducation, la santé et l’assurance vie
La coopération sera l’occasion de faire la revue des programmes de coopération existants entre le Sénégal et l'Italie, en particulier ceux impliquant la diaspora.
Le thème de l’investissement permettra de faire l’état des investissements réalisés par la diaspora, obstacles rencontrés et mesures incitatives possibles.
La performance et l’efficacité du réseau diplomatique sénégalais en Italie au service de la diaspora seront abordées dans la thématique de la diplomatie.


Comment ces thématiques ont-elles été choisies ?

Elles ne sont pas choisies par hasard. Après avoir fait une analyse de la problématique de l’immigration, ces thématiques sont celles qui émergent en priorité. Le principal objectif de ces Assises, faut-il le rappeler, est d’améliorer les conditions de vie des ressortissants sénégalais. Par le social, on facilite l’éducation, l’accès à la santé et aux services de base, ou encore l’intégration à travers des réseaux d’entraide ; la fiscalité traitera des pensions de retraite et autres facilités et avantages fiscaux. Avec la diplomatie et la coopération les relations bilatérales seront renforcées ; enfin à travers l’investissement, des opportunités d’affaires dans les 2 pays seront accessibles aux immigrés.


Pourquoi les autres pays de la diaspora sénégalaise ne sont pas inclus dans ces Assises ?

Les promoteurs de ces Assises résident en Italie ; à cet égard leurs premiers interlocuteurs sont les Sénégalais vivant en Italie. Toutefois, des compatriotes résidant dans d’autres pays sont impliqués dans l’initiative. Il n’est donc pas exclu d’y associer d’autres pays où vivent des Sénégalais.


Quelles mesures sont prises pour assurer une représentation équitable de tous les pays ?

La restitution des travaux aura lieu les 5 et 6 octobre prochains ; des correspondances et invitations seront envoyées à travers la diaspora.


Comment prévoyez-vous d’éviter que les Assises ne soient détournées à des fins politiques ?

Ces Assises sont faites par et pour la diaspora ; dans ce sens elles sont largement inclusives. Elles sont loin de toute connotation politique, ethnique ou confessionnelle. C’est pourquoi toutes les sensibilités y sont conviées : associations de Sénégalais, dahiras, syndicats, mouvements et partis politiques ou personnes-ressources. Ces Assises auront un cachet officiel car nous travaillerons avec les autorités, mais nous veillerons à ce qu’elles aient un caractère apolitique, citoyen et populaire.


Quelles garanties pouvez-vous offrir pour garantir la neutralité des discussions ?

Ces Assises s’appuient sur une méthodologie simple et concise. Comme on l’a dit plus haut, cinq commissions sont dédiées aux différentes thématiques. Chaque commission regroupe des dizaines de personnes et a, à sa tête, un bureau de trois membres (président, secrétaire et rapporteur). Les discussions ont lieu à travers plusieurs supports et plateformes. Des rencontres physiques sont prévues, mais également des interviews et enquêtes sur le terrain pour mieux s’imprégner des réalités.

Ce sera donc un travail sérieux et rigoureux dont les conclusions iront aux autorités.


Les Assises sont-elles perçues comme une manière de déprécier le rôle des députés de la diaspora ? 

Non, au contraire. Lors de la journée du lancement officiel le 5 septembre, nous avons eu la présence de deux députés de la diaspora, l’honorable Samba DIOUF et l’honorable Alioune GUEYE, en plus d’un député italien, l’honorable Aboubacar SOUMAHORO. Ces Assises sont une contribution supplémentaire aux activités des députés de la diaspora. Nous n’avons aucune intention de concurrencer nos honorables parlementaires. Notre démarche consiste même à les aider à mieux prendre en charge les innombrables difficultés que rencontrent les Sénégalais de la diaspora.


Comment comptez-vous intégrer les députés dans ces discussions pour garantir leur contribution ?

Les travaux des Assises ont lieu essentiellement dans les commissions techniques. Les députés de la diaspora connaissent bien les problèmes des Sénégalais de l’extérieur. Par leur expérience et leur vécu, ils peuvent beaucoup apporter aux commissions techniques. Ils pourront donc être invités dans chaque commission pour discuter sur les différentes thématiques et, le cas échéant, proposer des pistes de solutions.

La présence d’intervenants expérimentés peut apporter des perspectives variées et favoriser des échanges constructifs. Pourriez-vous confirmer si vous avez prévu d’inviter des experts ?

Depuis le début de la réflexion qui a abouti à l’initiative des assises nous avons insisté sur l’approche à utiliser mais aussi et surtout sur le suivi. C’est dans cette perspective que nous avons prévu durant les jours de restitution des travaux des commissions d’inviter des experts dans les domaines liés aux thématiques pour enclencher un processus de suivi des recommandations.


Entretien : Sakho Malick

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